Que contient le texte ?
Dans les grandes lignes (voir plus bas la liste exhaustive des demandes de nos associations partenaires qui ont été adoptées), le texte :
- met fin à la vente de chiens et chats en animalerie, en limite la vente en ligne et limite le nombre d’espèces animales pouvant être détenues par des particuliers,
- crée une obligation d’obtention de certificat de connaissance pour acquérir un animal de compagnie,
- oblige les maires à stériliser les populations de chats errants,
- punit plus sévèrement les actes de maltraitance et pénalise la diffusion d’images de sévices sexuels sur les animaux,
- interdit les manèges à poneys, les delphinariums et les spectacles itinérants de cirques avec animaux sauvages et de montreurs d’ours et de loups,
- interdit la production de fourrure de vison.
Le résultat de 3 ans de dialogue entre associations et parlementaires
Peut-on se réjouir de ces avancées ?
Si le texte ne traite pas de nombreux sujets cruciaux liés à la condition animale, il est néanmoins ambitieux et apporte des avancées concrètes pour de nombreux animaux.
Malgré leur absence dans le texte, la chasse et l’élevage intensif ont fait partie des débats via des prises de parole en hémicycle par certains députés et via l’intervention dans les médias des associations. Ces actions participent à l’acceptabilité future de l’adoption d’une loi sur ces sujets. D’autre part, les progrès réalisés pour les animaux de compagnie, les animaux utilisés dans des spectacles, et ceux élevés pour leur fourrure, pourront, par effet d’engrenage, nous aider à solliciter de nouvelles avancées.
Enfin, l’adoption de cette proposition de loi par l’Assemblée, encore inenvisageable il y a quelques années, participe de l’achèvement d’un long processus de politisation de la question animale, qui à présent ne peut que s’ancrer davantage dans le débat public et politique.
De notre point de vue, on peut donc se réjouir de ces premières avancées, tout en restant vigilants sur leur application, et dans l’action pour décrocher les prochaines !
CAP et ses organisations partenaires vont néanmoins s’attacher à ce que le Sénat ne revoit pas ces avancées à la baisse, voire améliore encore le texte, en réintroduisant par exemple la pénalisation de la consultation de contenus zoopornographiques ou en créant un obligation de stérilisation des chats par leurs propriétaires.
Quelles demandes de nos associations figurent dans le texte adopté ?
ANIMAUX DE COMPAGNIE
- L’interdiction de la vente de chiens et chats en animalerie.
- L’interdiction de la vente de chiens et chats sur les sites de petites annonces (sauf pour les éleveurs et les refuges).
- L’obtention d’un certificat de connaissance avant toute acquisition d’un animal de compagnie, pour réduire l’achat coup de cœur, source d’abandon.
- La stérilisation obligatoire des chats errants par les communes. (Le caractère obligatoire est peu explicite dans le texte, mais devrait l’être en pratique.)
- Le renforcement des moyens de contrôle de l’identification.
- La création d’une liste positive des espèces qu’un particulier sera autorisé de détenir.
- L’interdiction des manèges à poneys.
- L’enseignement de l’éthique animale au Service national universel.
- L’aggravation des peines pour maltraitance qui seront rehaussées à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende (contre, actuellement, 2 ans et 30 000 €).
- La peine d’interdiction de détenir sera fixée à 5 ans minimum. (Les associations proposaient que les peines soient toutes définitives.)
- La création d’un fichier des personnes interdites de détenir.
- La prise en charge par le propriétaire de l’animal des frais induits par une décision de l’autorité administrative.
- La lutte contre la zoopornographie. La création et la diffusion de contenus zoopornographiques deviendront pénalement répréhensibles (les associations souhaitaient que la consultation le soit également).
- Le fait pour les vétérinaires de pouvoir dénoncer au procureur de la République des traces de sévices sexuels sur les animaux.
ANIMAUX SAUVAGES CAPTIFS
- La fin de la détention d’animaux sauvages dans les spectacles itinérants de cirques d’ici 5 ans.
- Les nouvelles acquisitions et la reproduction sont interdites immédiatement dans les cirques.
- La fin de la détention d’animaux sauvages par les montreurs d’ours et de loups pour les spectacles.
- La fin des reproductions et nouvelles acquisitions d’animaux sauvages d’ici 2 ans par les montreurs d’ours et de loups (les associations demandaient une interdiction immédiate).
- La fin de la détention et des spectacles de cétacés dans les delphinariums d’ici 2 à 10 ans.
- L’arrêt immédiat des reproductions et nouvelles acquisitions par les delphinariums.
- L’interdiction immédiate de la présentation d’animaux sauvages dans les discothèques et sous deux ans pour les émissions de télévision.
- La fin de l’élevage de visons pour leur fourrure d’ici 2 ans (et l’interdiction de tout élevage d’animaux destiné exclusivement à la production de fourrure).
Ces demandes sont portées pour : ACTA, Animal Cross, AVES France, CACH, C’est Assez !, Code Animal, le Collectif Chats 100% stérilisation obligatoire, le Collectif Chats & compagnie, la Confédération nationale Défense de l’Animal, Éducation Éthique Animale, Enfant Animal Nature, la LFDA, la LFPC, la SEEVAD et la SNDA.