Cette rencontre a permis aux 14 ONG présentes d’échanger avec les décideurs politiques et les candidats sur six grandes thématiques : Animaux sauvages, Biodiversité, Élevage et alimentation, Animaux de compagnie, Captivité et divertissements, Droit, recherche et éducation.
Animaux sauvages : la chasse au cœur des débats
Suite au dernier accident survenu ce week-end et à la création d’une mission d’information au Sénat, la pratique de la chasse était au cœur des débats. Trois associations (l’ASPAS, Animal Cross et AVA) ont défendu des mesures concrètes visant à mieux protéger les animaux sauvages concernés et garantir un accès partagé et sécurisé à la nature, parmi lesquelles l’abolition de la chasse à courre, l’interdiction du déterrage et la mise en place du “dimanche sans chasse”. Des conseils ont également pu être apportés aux élus locaux présents sur la gestion des animaux sauvages dans leur commune.
Biodiversité : libre évolution à l’horizon
La protection de la biodiversité fait également l’objet de fortes préoccupations sociétales. L’ASPAS, Animal Cross et le Réseau des centres de soins de la faune sauvage ont rappelé l’objectif clé visé à horizon 2030 : 10 % de libre évolution sur chacun des écosystèmes terrestres et marins, en métropole et en outre-mer. La question du financement des centres de soins de la faune sauvage a également été soulevée. En effet, seuls les refuges dédiés aux animaux de compagnie ont pu bénéficier du plan de relance du gouvernement.
Elevage et alimentation : assurer la transition
La LFDA et l’APRAD ont abordé deux sujets clés avec les décideurs politiques présents : l’étiquetage bien-être animal (pour tous les produits d’origine animale) et le transport maritime d’animaux vivants. L’AVF (Association Végétarienne de France) a quant à elle sensibilisé sur la nécessité d’instaurer une option végétarienne quotidienne dans toute la restauration collective. Questionnées sur les modalités de sortie de l’élevage intensif, les ONG ont rappelé que cette question, qui se trouve à la croisée des enjeux éthiques, environnementaux, sanitaires et économiques, nécessitera un plan d’accompagnement par l’Etat.
Animaux de compagnie : vers de nouvelles avancées
Suite aux avancées réalisées dans le cadre de la Loi contre la maltraitance animale adoptée en 2021, la Confédération Défense de l’Animal, Le Chien mon ami et la SNDA ont évoqué deux mesures prioritaires pour les animaux de compagnie : interdire la vente des animaux à crédit et rendre obligatoire la stérilisation des chats des particuliers. Par ailleurs, les ONG ont tenu à souligner le manque de visibilité donnée par le gouvernement sur les décrets d’application et les outils requis pour la mise en œuvre de la Loi contre la maltraitance animale 2021.
Captivité & divertissement : l’industrie culturelle est aussi concernée
Aves France a attiré l’attention des décideurs politiques sur la condition des animaux sauvages captifs utilisés dans l’industrie du cinéma, de la publicité et de la culture. La FLAC et le COLBAC ont défendu quant à elles l’interdiction des corridas et des combats de coqs ainsi que la nécessité de ne plus exposer les enfants à ces spectacles violents.
Droit, recherche et éducation
L’éducation est un axe important dans l’amélioration de la considération des animaux. C’est pourquoi Education Ethique Animale et l’APRAD souhaitent que le respect de l’ensemble des animaux soit intégré dans l’éducation morale et civique. En effet, seuls les animaux de compagnie ont été ajoutés au programme grâce à la Loi contre la maltraitance animale. Les ONG ont également souligné la nécessité de former désormais les enseignants et les éducateurs à ce sujet.
La condition animale, un nouvel enjeu électoral
Enfin, les candidats et leurs équipes ont pu s’entretenir sur les 22 propositions portées par les 29 ONG réunies dans le cadre de la campagne Engagement Animaux 2022. Leur positionnement sur ces sujets est très attendu par les électeurs ! En effet, selon un sondage Ifop de février 2022, 86% des Français souhaitent que les candidats se positionnent sur la question animale et présentent des mesures visant à améliorer la condition des animaux.
Suite à ces échanges, les parlementaires comptent mener de nouvelles actions politiques concrètes en faveur des animaux, notamment plusieurs questions écrites au gouvernement. Le député Eric Coquerel ainsi qu’Anna Maillard, membre de la commission condition animale d’EELV, ont également apporté leur soutien à la FLAC en signant son manifeste pour l’interdiction des corridas aux moins de 16 ans. Enfin, cet événement à permis la signature par Jean Luc Mélenchon et Philippe Poutou de la charte Engagement Animaux 2022.